1. La proclamation de la foi avec humilité, avec pauvreté : « n’emportez rien, pas de bourse, pas de tunique, pas d’argent, rien… » on ne part pas pour conquérir les gens et voler leur richesse, mais pour promouvoir et faire grandir la dignité humaine.
2. La fraternité : là où il va, Jésus fait tomber tous les murs de la différence, de la discrimination, il n’y a plus d’esclaves, ni de grecs ou de musulmans, pas plus que de bouddhistes, nous pouvons tous nous assoir autour de la table de l’amour et des pécheurs parce que nous sommes tous pécheurs.
3. Solidarité est le nouveau nom qu’acquiert la charité, parce que tous mettaient tout en commun, il n’y avait pas de nécessiteux parmi eux. Là où le missionnaire de Jésus arrive, le monde change et les idoles tombent d’elles-mêmes. Il est temps de faire revivre notre foi et de partir. Dans le silence, la prière, l’honnêteté, la vérité, allons de l’avant et nous serons capables de semer sur le terrain aride du cœur humain la semence d’espérance ; et Dieu, dans sa bonté, fera tomber la pluie qui féconde et qui donne la vie.
Nous sommes une différence qui fait la différence
Jérémie n’est pas seulement le prophète qui pleure et se lamente de tout, il est aussi le prophète que Dieu suscite pour réconforter le peuple, pour ramener les gens dispersés à travers le monde pour qu’ils reviennent à notre Seigneur. Les mots de cette lecture devraient être un programme pour tous les missionnaires. Les missionnaires sont un petit reste d’hommes, de femmes et de jeunes courageux qui ont la flamme de l’amour divin dans leur cœur et qui sortent pour annoncer. C’est le reste qui fait la différence dans l’Église. Quand le chrétien ne perçoit plus le désir de communiquer sa foi, il devient comme un sel qui ne rehausse pas, une lumière qui n’éclaire pas et un levain qui ne fermente pas, on peut le jeter. Notre foi n’est pas intime, mais communicative, car elle recherche la communion. Chaque missionnaire part en pleurant, parce que cela brise les liens d’amitié, d’amour. Je me souviens que, à 26 ans, quand j’ai quitté ma ville, ma mère Domenica pleurait, mes amis aussi, et tant de gens… Je me suis alors mis à pleurer, mais toutes les larmes se sont transformées en rire, en joie, en espérance… c’est ce que nous dit Jérémie. Nous partons dans l’espérance, nous pleurons, mais nous sommes certains de ne jamais revenir seuls, mais avec tant de frères qui ont cru en notre parole. Méditez en missionnaire sur cette lecture, partez et annoncez.
Être missionnaire pour les autres
Missionnaire, Prêtre, Prophète sont des ministères non pas pour eux-même, mais pour les autres. L’auteur de la Lettre aux Hébreux présente Jésus comme un missionnaire, un prêtre, non pour lui-même, mais pour nous. C’est merveilleux. Nous devons entrer dans cette vision de Dieu pour ressentir l’exultation de notre cœur. Jésus est au ciel pour nous et intercède pour nous et nous sépare de tous. Dans sa vie terrestre, sainte et juste, il voulait assumer le poids de notre fragilité, de notre péché et pour cela il nous comprend et ne nous condamne pas, mais nous sauve par sa miséricorde. Belle est la référence à Melchisédek, un prêtre qui n’appartient pas au peuple d’Israël, mais qui est une figure du même sacerdoce que Jésus Christ. Approchons-nous de Jésus avec confiance, Il est notre sauveur, qui prend pitié de nous et nous amène dans le sanctuaire éternel.
La prière des pauvres, des aveugles, des pécheurs
Quelle prière les missionnaires devraient-ils enseigner? Sans aucun doute, les traditionnels : Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père, Credo, etc. J’aime beaucoup Bartimée, c’est un aveugle sympathique, gentil, intelligent et courageux. Je suis Bartimée, assis au bord du chemin, un mendiant avide d’amour qui cherche le Seigneur mais qui est aveugle. J’écoute alors qu’il passe et je commence également à crier: « Seigneur Jésus, Fils de David, aie pitié de moi. « C’est aussi la prière que nous devons toujours faire à cause de notre pauvreté et de notre aveuglement… Peut-être que beaucoup vont nous demander de nous taire parce qu’ils se sentent dérangés. Ne restons pas silencieux, mais crions encore plus fort contre tout et contre tous : « Seigneur Jésus, aie pitié de moi. « Et Jésus, entendant notre voix, nous envoie un appel. Comme il est beau d’être appelé par Jésus… Ensuite, nous sautons, jetons les lambeaux du monde et courons vers lui. Nous sommes aveugles, mais nous avons de bonnes jambes. Et nous écoutons Jésus qui nous appelle par notre nom et nous dit : que voulez-vous que je fasse pour vous ? Pouvons-nous demander, si nous sommes aveugles, que nous revoyions et écoutions la parole de Jésus. Le missionnaire est celui qui enseigne toute cette prière de Bartimée pauvre, aveugle, mendiant, pécheur.
Prière
Seigneur Jésus, Fils de David, aie pitié de moi. Que je vois de nouveau. Amen
Frère Patricio Sciadini