Formation

Les degrés de la vie de prière selon Sainte Thérèse d’Avila

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Nous avons commencé à traiter de la prière comme condition pour une amitié avec le Seigneur. La prière n’est pas un ensemble de pratiques pieuses, mais une relation entre deux personnes : Dieu et chacun de nous. C’est Dieu le premier à vouloir être notre ami : 9350santa-teresa-de-avila-12sept2012« Vous êtes mes amis s
i vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que fait son maître ; je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprès de mon Père, je vous l’ai fait connaître. »
(Jn 15, 14-15) Jésus veut nous révéler ses secrets avec le Père ! Il veut nous introduire dans sa relation d’amour intra-trinitaire.

Moysés, le fondateur de la Communauté Shalom, en écrivant sur notre spiritualité, nous dit : « La prière personnelle est l’occasion dans laquelle le Seigneur vient édifier cette œuvre d’amour en nous.(…) Cette prière doit être personnelle, quotidienne, contemplative, en s’arrêtant avec Dieu, selon le mode de sainte Thérèse d’Avila »

          Pourquoi Sainte Thérèse d’Avila ? Parce que le Seigneur l’a choisie pour être un modèle de vie de prière pour toute l’Eglise, et elle a beaucoup écrit sur la prière, à partir de sa propre expérience. Dans notre vocation et notre spiritualité, tout commence par l’expérience. Et la vie de prière, c’est pareil : c’est la primauté de la Grâce, c’est Dieu qui en prend l’initiative. C’est Dieu l’auteur et le Maître qui nous conduit, qui nous apprend à prier, qui nous guide vers l’union pleine avec Lui. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15, 16)

          Sainte Thérèse nous dit que la vie de prière passe par des degrés, et cela parce que nous sommes lents à nous donner entièrement à cet amour : « Nous n’en finissons jamais de faire à Dieu le don absolu de nous-mêmes. Aussi Il ne nous donne pas tout d’un coup un tel trésor ( ses immenses grâces). Si l’âme persévère, Dieu ne se refuse à personne. » Dès le début l’âme connaît beaucoup de difficultés pour persévérer dans la vie de prière. La sainte nous dit encore : « Il faut du courage, car, dès le début, le démon lui suscitera une foule d’entraves pour lui barrer entièrement l’entrée de ce chemin. Il sait quelles pertes il y subit. Il ne faut pas à l’âme peu de courage pour ne point retourner en arrière ; il lui en faut un très grand, au contraire, et une faveur de Dieu toute spéciale. »

          Thérèse de Jésus explique les phases de croissance dans l’intimité avec Dieu avec une comparaison : c’est comme un jardinier qui veut arroser un jardin. « Il y en a quatre manières : d’abord, en tirant de l’eau d’un puits à force de bras, ce qui exige une grande fatigue de notre part. Ou bien, en tournant à l’aide d’une manivelle une noria garnie de godets, comme je l’ai fait moi-même quelquefois : avec moins de travail on puise une plus grande quantité d’eau. Ou bien, en amenant l’eau soit d’une rivière, soit d’un ruisseau : la terre est alors mieux arrosée et mieux détrempée. Enfin il y a la pluie abondante : c’est le Seigneur qui arrose alors sans aucun travail de notre part ; »

          L’âme qui commence à avoir oraison, c’est comme ce jardinier qui a beaucoup de peine à puiser de l’eau du puits. Au début c’est très difficile et elle est très tentée à ne pas persévérer. Il faut là une ferme détermination pour continuer, sachant que, même si c’est difficile, « Le Seigneur ne laissera pas sans aide celui qui s’y détermine » (Sainte Thérèse d’Avila) En fait, c’est difficile à cause de notre égoïsme encore très enraciné dans notre cœur. Apprendre à aimer comme Jésus, à faire mourir le vieil homme, c’est un processus douloureux, qui exige des purifications.

Au fur et à mesure que la personne persévère, la prière lui devient moins difficile ; elle commence à voir les premiers fruits de sa vie offerte au Seigneur. En méditant sur la vie de Jésus, elle commence à avoir de la peine pour voir qu’elle aime encore si peu le Seigneur. Cette souffrance engendre dans son cœur un désir de conversion, et l’Esprit Saint travaille en elle. Sans se rendre compte, elle dépassera chaque phase ou degré ; Jésus deviendra petit à petit son vrai ami. La foi et l’espérance rendront plus fort son amour aux frères. Enfin, l’œuvre de Dieu devient visible et concrète. La personne devient si heureuse, que rien dans le monde ne pourrait lui donner un pareil bonheur.

Pour ceux qui persévèrent, « Dieu ne manque pas de les récompenser largement, même dès cette vie. » (id) C’est bien vrai que des épreuves, des distractions, des angoisses veulent nous enlever cette fidélité à la vie de prière. Mais finissons par un conseil de notre Sainte Thérèse d’Avila : « Il est très important de ne jamais se préoccuper ni désoler des aridités, des troubles et des distractions. Si nous voulons jouir de la liberté d’esprit, et ne pas vivre sans cesse au milieu des angoisses, commençons par ne point redouter la croix. Nous verrons alors comment le Seigneur nous aidera aussi à la porter, quelle joie inondera notre cœur et quels avantages nous retirerons de toutes nos épreuves. »

         

          Daniel  Ramos

Consacré de la Communauté de vie Shalom

 


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