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La Profession de foi de Pierre (Mt 16, 13-20)

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pedro
@Dingman

Ce texte commence par une question posée par Jésus par rapport à sa propre identité : « Pour les hommes, qui est-ce le Fils de l’homme ? » Jésus avait jusqu’à ce moment-là vécu une vie communautaire avec ses disciples. Ceux-ci avaient eu du temps pour commencer à saisir qui était Jésus. Jésus leur pose donc la question, afin de pouvoir arriver à l’essentiel, c’est-à-dire, à sa propre identité.

Les disciples répondent ce qu’ils avaient entendu de la bouche des gens. L’idée que les foules font de Jésus n’implique pas un engagement personnel de leur part. La réponse vient du dehors, et non d’une expérience intérieure. La foi des foules vient de l’observation, des raisonnements humains, des impressions particulières… Cette foi aurait pu être obtenue par n’importe quelle personne dotée d’un sens d’observation. Chacun a une interprétation différente de la personne de Jésus. Ce serait, comme dirait Jésus, « une foi donnée par la chair et le sang », fruit des ressources humaines, et non  reçue de Dieu, mais de soi-même.

Ensuite Jésus arrive au point qu’Il voulait toucher : « et vous, que dites-vous ? » La réponse de Pierre est une confession de la foi chrétienne dans son intégralité. « Tu es le Christ », annoncé par les prophètes ; « le Fils », indiquant une relation unique, celle de Jésus avec son Père ; « du Dieu vivant », formule biblique qui évoque le Dieu qui donne la vie ; pour les chrétiens, le Dieu qui a ressuscité Jésus.

Pierre devient donc un modèle pour une foi chrétienne ferme, vigoureuse, fondée sur le roc. Et cela Jésus l’explique : « Heureux es-tu ! (…) ce n’est pas la chair et le sang qui t’on révélé cela, mais mon Père ! » (v.17) Or, la foi ici n’est plus fruit d’une interprétation personnelle, n’est pas une conséquence de ce qui a été entendu, mais elle est donnée par quelqu’un ! Cette révélation, selon Jésus, le Père la faite aux tout petits (Mt 11,25), à ceux qui sont entrés dans une relation filiale avec Dieu.

Nous aboutissons au contenu même de notre foi : ce n’est pas une simple doctrine, ni un ensemble de lois, mais toute une vie reçue dans une relation amoureuse avec Dieu. La foi est une réponse personnelle qui engage toute la vie du croyant, parce qu’elle s’insère dans une dynamique d’amour : Dieu se donne, je me donne, donc échange de dons, de vies. Tout en sachant que c’est Dieu qui prend l’initiative, c’est le Père qui révèle, et la foi est donc un « oui » d’accueil de la part de l’homme.

Jésus finit son commentaire en annonçant à Pierre sa nouvelle mission et en parlant de l’Eglise qu’Il va bâtir sur lui. L’Eglise est devenue le milieu vital de la foi : la foi met l’homme en relation, le décentre de lui-même pour le plonger dans une communauté. C’est bien connue la phrase : « Chrétien seul, chrétien en danger. » La communauté des croyants est bien le lieu où l’Esprit de Jésus peut continuer à faire mûrir la foi de chacun.

Demandons au Seigneur la grâce d’avoir une foi mûre, reçue du Père, tel que Pierre ; et que le monde d’aujourd’hui puisse écouter comme un seul cri, celui de l’Eglise de Jésus, la proclamation : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant ! » Amen.

Daniel Ramos – Membre de la Communauté Catholique Shalom

 


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