La nouvelle encyclique du Pape François, Laudato Si’, a été présentée et publiée jeudi à la presse, en Salle du Synode, au Vatican. Il s’agit d’un texte dense : 246 paragraphes dans lesquels le Pape François articule sa pensée sur une planète qui se meurt et où l’homme a sa responsabilité.
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L’encyclique s’articule en six chapitres, et le Pape commence par rappeler l’héritage de ses prédécesseurs, de Paul VI à Benoît XVI sur cette thématique. « J’espère que cette encyclique nous aidera à reconnaître la grandeur, l’urgence et la beauté du défi qui se présente à nous »,écrit François. Laudato Si’ débute par un tour d’horizon, étayé par la science, et dresse un constat alarmant sur l’état de « notre maison commune », écrit-il : mutations climatiques, problèmes d’accès à l’eau ou perte de la biodiversité : la terre est malade.
Le Pape parle d’une dette écologique des pays du Nord en particulier envers ceux du Sud. Le Saint-Père relit ensuite ce constat au récit biblique où Dieu a confié à l’homme la Création.« L’existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre. Selon la Bible, rappelle François, les trois relations vitales ont été rompues, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de nous. Cette rupture est le péché ». L’homme est donc invité à collaborer avec la Création et à protéger sa fragilité.
Point névralgique de l’encyclique, le chapitre 3 revient sur la racine humaine de la crise écologique : le Pape s’interroge sur les avancées technologiques, parfois sources de progrès mais aussi porteuses de limites. Il pointe ainsi « les logiques de domination technocratiques qui mènent à la destruction de la nature et à l’exploitation des personnes et des populations les plus faibles ». L’époque moderne se caractérise par « une grande démesure anthropocentrique », dénonce François, En dérive ainsi une logique du « jetable », qui justifie tout type de déchet, qu’il soit environnemental ou humain, qui traite l’autre et la nature comme un simple objet et conduit à une myriade de formes de domination, économiques ou sociales.
Laudato Si’ plaide donc pour une écologie intégrale, inclusive, invite à penser un nouveau paradigme de justice. Tout est lié : « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale », souligne le Pape. « Une logique de domination sur son propre corps devient une logique, parfois subtile, de domination sur la création », peut-on encore lire.
Dans son encyclique, le Souverain Pontife ne s’arrête pas à un constat mais livre aussi des pistes d’action : une invitation au dialogue d’abord, honnête et sincère, au niveau local comme dans les instances internationales : le Pape au passage ne manque pas de critiquer les nombreux sommets sur le climat qui ont montré jusqu’ici leur impuissance. « L’environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate », écrit François sans ambigüité.
Au final, l’encyclique propose une véritable éducation et une spiritualité écologique, elle propose de « miser sur un autre style de vie », de ne pas sous-estimer les « simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme ». Laudato Si’ nous propose de se mettre à l’écoute des Saints, saint François d’Assise en tête. « Dieu ne nous abandonne pas, conclut le Pape, il ne nous laisse pas seuls, son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins. Loué soit-il ».
(Tratto dall’archivio della Radio Vaticana)