« L’Eglise vit de l’Eucharistie » (Jean Paul II). Voilà comment est appelée la dernière lettre encyclique du pape Jean Paul II. Cette phrase garde en elle tout le mystère de la vie de l’Eglise et de chaque homme et femme. C’est le mystère de toute la vie de Jésus qui est source de notre existence. Dieu parmi nous ! Dieu qui prend notre chair ! Dieu qui nous sauve ! Dieu qui nous guérit ! Dieu qui nous libère ! Dieu qui nous aime ! Dieu qui nous entoure de tendresse ! Dieu qui nous fait vivre de sa vie, aimer avec son Amour ! Emmanuel, Dieu avec nous !
Le Corps et le Sang de notre Sauveur sont offerts tous les jours pour nous, et ainsi nous pouvons en Jésus entrer dans l’intimité de Dieu. L’Eucharistie nous introduit dans les secrets de Dieu, dans le mystère même de Dieu. En chaque coin du monde où se renouvelle le mystère de notre salut, où se célèbre la messe, notre lien d’amour avec Dieu est refait. « Ces cadres si divers de mes célébrations eucharistiques me font fortement ressentir leur caractère universel et pour ainsi dire cosmique. Oui, cosmique ! Car, même lorsqu’elle est célébrée sur un petit autel d’une église de campagne, l’Eucharistie est toujours célébrée, en un sens, sur l’autel du monde. Elle est un lien entre le ciel et la terre. Elle englobe et imprègne toute la création. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour restituer toute la création, dans un acte suprême de louange, à Celui qui l’a tirée du néant. » (L’Eglise vit de l’Eucharistie, n.8) Jésus saisi en Lui toute la création et la transfigure ; et cela est rendu toujours actuel dans le mystère de l’autel, de l’Eucharistie.
La célébration de l’Eucharistie et les longs moments d’adoration du Saint Sacrement sont donc les lieux privilégiés de rencontre avec notre Dieu. En étant avec Lui, nous pourrons être transformés en Lui, c’est-à-dire, en Amour. Non un amour comme celui qui le monde connaît, instable et pauvre, mais l’Amour de Dieu. « Il est bon de s’entretenir avec Lui, et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé, d’être touchés par l’amour infini de son cœur. Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par l’art de la prière, comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour, devant le Christ présent dans le Saint Sacrement ? » (L’Eglise vit de l’Eucharistie, n. 25) Saint Jean Bosco disait aux jeunes qui luttait le combat pour la pureté du cœur : « L’Eucharistie et la Vierge Marie, voilà votre secret ! » Les lieux même où est présent tout l’amour de Dieu : Dans l’Eucharistie, parce que c’est Dieu lui-même, et sur la Vierge Marie, parce que c’est la pleine de Dieu.
En centrant notre vie sur l’Eucharistie, nous allons être pris par le Seigneur dans ce mouvement de transfiguration de nous-mêmes qui nous mènera à l’union la plus intime possible avec Dieu sur cette terre. Union sur la croix, dans la joie et l’offrande totale de nous-mêmes. Oui, parce que le mystère de l’Eucharistie c’est le mystère de l’offrande d’amour, d’un Dieu qui se fait pauvre parce qu’Il ne garde rien pour Lui-même, mais Il est don. Il est don parce que Il est tout accueil. Voilà la vie de Jésus : tout accueillir du Père, et tout donner au Père. Voilà la vie de quelqu’un qui place l’Eucharistie au centre de son histoire : tout accueillir de Dieu pour tout donner à Dieu. Accueillir même les souffrances. Jésus n’a pas dit : « Père, que les hommes ne me fassent pas boire ce calice » mais « si Tu veux, éloignes de moi ce calice ». Il recevait des mains du Père la souffrance qui n’a pas été créée par le Père. Vivre une vie eucharistique c’est aussi accueillir des mains de Dieu les souffrances qui nous sont imposées par les hommes : ainsi, nous blessures seront des blessures d’amour, de pardon, et vont engendrer vie nouvelle sur le monde ; Notre vie pourra, en conséquence, être liée au mystère du Calvaire, pour connaître le bonheur de Dieu qui choisit toujours d’aimer comme réponse à la haine. Vivre de l’Eucharistie, c’est vivre d’un amour plus fort que la haine, que la mort, que le mal !
Amen
Daniel Ramos
Membre de la Communauté Catholique Shalom