Une petite respiration pour le Pape François, au cœur de cette première semaine du Synode sur la Famille. Le Saint-Père a participé le mercredi 7 Octobre matin à la traditionnelle audience générale devant une foule nombreuse place Saint-Pierre, en présence notamment de familles réfugiées venues d’Irak. Il est revenu sur le thème de ce Synode des évêques :« La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain ». Le souverain pontife a précisé que ses catéchèses du mercredi seront consacrées durant trois semaines à ce lien « indissoluble » a-t-il insisté, entre l’Église et la famille.
La « mission historique » de l’Eglise est d’offrir au monde une « robuste injection d’esprit familial ». Toujours avec son langage très concret et imagé, le Pape a rappelé que les relations actuelles, qu’elles soient « civiles, économiques, juridiques, professionnelles, ou de citoyenneté », apparaissent souvent « rationnelles, formelles, organisées, mais aussi comme déshydratées, arides, anonymes, et finalement insupportables. » « Tout en se voulant formellement inclusive, la société abandonne à la solitude un nombre de personnes toujours plus élevé. »
« Le modèle de la famille doit donc se transposer dans tous les aspects de vie sociale, pour diffuser une vision du rapport humain édifié sur une libre alliance d’amour. » « La famille introduit aux besoins des liens de fidélité, de sincérité, de confiance, de coopération, de respect, elle enseigne à honorer la parole donnée et le respect des personnes », a insisté le Saint-Père.
Reprenant sa critique d’un monde déshumanisé, le Pape François rappelé que « non seulement l’organisation de la vie commune s’échoue toujours plus sur une bureaucratie totalement étrangère aux liens humains fondamentaux, mais les coutumes sociales et politiques montrent souvent des signes de dégradation – agressivité, vulgarité, mépris – qui sont bien en-dessous du seuil d’une éducation familiale même minimale » s’est-il insurgé.
Dans ce contexte la revalorisation de l’esprit familial est pour François comme une « charte constitutionnelle » pour l’Eglise. « A l’image de Pierre appelé par Jésus à devenir pêcheur d’hommes, l’Eglise doit lancer des filets qui ne rendent pas les personnes prisonnières mais les libère des eaux captives de l’abandon, qui noient de nombreux êtres humains dans la mer de la solitude et de l’indifférence. »