Dieu est Amour ! Voilà l’éternelle nouveauté, Dieu est l’amour infini, l’amour qui nous comprend, qui nous accepte tels que nous sommes, qui nous accueille en nos moments de détresse et nous donne la force de les dépasser. Dieu est la personne la plus merveilleuse qui puisse exister, Dieu est la vie, Dieu est tendresse, Dieu est Père d’Amour et qui ne nous écrase pas avec des exigences stériles, Dieu est présence même dans le cœur de l’homme ! Le mal, c’est le péché. Et le péché c’est tout ce qui blesse l’homme, donc qui blesse Dieu. Tout ce qui va contre le véritable amour. C’est l’égoïsme, l’indifférence, le rejet de l’autre, l’abandon des pères par les enfants, la haine, la trahison, l’envie, enfin, tout ce qui détruit l’amour dans le cœur de l’homme. Celui-ci a été créé à l’image et ressemblance e Dieu (cf. Gn 1,26), et Dieu est amour. L’homme sera d’autant plus homme qu’il est capable d’aimer. Il se détruira s’il détruit d’abord l’amour en lui. Tout le mal qui existe dans le monde est conséquence du rejet de Dieu, donc du rejet de l’amour.
Dieu a créé l’humanité libre. Celui qui aime, laisse libre. Et le Seigneur Dieu nous dit, comme Il a dit un jour au peuple d’Israël : « Je te propose aujourd’hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à Lui ; c’est là que se trouve la vie ! (Dt 30,15-20). Si nous cherchons Dieu, si nous voulons vivre notre vie avec Lui qui n’est qu’amour, alors nous pourrons savoir ce que c’est que le vrai bonheur. Dieu est bonheur, et Il veut le partager avec nous. Cependant, si nous voulons une vie égoïste, alors petit à petit le mal entrera dans notre cœur. C’est le cœur de l’homme qui se détourne de Dieu qui est la source des maux du monde.
Face à l’homme qui se détourne de Lui, que fait Dieu ? Comment réagit-Il ?
Eh bien, nous allons laisser place aux pères de l’Eglise, ils nous expliqueront un peu ce qu’ils pressentent comme réaction du Seigneur face au mal dans le cœur de l’homme et dans le monde. Que ces paroles aient la puissance d’ébranler la dureté de notre cœur et nous donner le grand bonheur de revenir vers l’amour, vers Dieu !
« Plus que ne souffre une mère à qui la mort a arraché son enfant pour le jeter dans la tombe, quand le péché sépare l’homme de Dieu, c’est une douleur pour cette Bonté que se soit perdue son Icône si belle…Dieu est peiné à cause de son Icône perdue pour Lui. Une âme lui est beaucoup plus chère que toute la création qu’Il a faite…Tu devrais en être affligé pour ce Dieu qui est affligé pour toi…Hurle, pleure et gémis…pour ton âme séparée de ce Dieu qui a de la peine pour toi comme une mère sur son enfant unique. Dieu est en deuil et en tristesse sur l’âme qui est morte. Un père qui a enterré son enfant unique n’a pas une peine comparable à celle de Dieu…Oui, sur l’âme qui est son Icône, Dieu a de la peine…Les armées célestes sont affligées. Dieu Lui-même grandement angoissé…Montre donc l’amour à Dieu qui éprouve de la souffrance et du chagrin sur l’âme qui est morte…Et donne à Dieu cette joie, qu’Il se réjouisse de ce que tu as ressuscité ton âme, en pleurant avec Lui ! » (Saint Ephrem)
« Maintenant encore, mon Sauveur pleure tous mes péchés. Mon Sauveur ne peut pas se réjouir tant que moi je demeure dans l’iniquité. Lui donc est dans la douleur aussi longtemps que nous, nous persistons dans nos errements… » (Origène)
« Quand le Créateur vit l’homme en cet état de chute il fut touché de compassion. Il fut pris de pitié, et Il voulu le sauver ! » (Saint Irénée)
La Parole de Dieu nous montre aussi toute cette souffrance de Dieu :
« De la blessure de la fille de mon peuple je suis blessé ! » (Jr 8,21)
« Mes entrailles ! Mes entrailles ! Qu’il me faut souffrir ! Parois de mon cœur ! Mon cœur s’agite ! Je ne puis me taire ! Mes enfants ne me connaissent plus !» (Jr 14,19)
« Avec toi, je suis dans la détresse ! » (Ps 90,15)
« Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite, cesse-t-elle d’aimer le fruit de ses entrailles ? Et même s’elle oublie, je ne t’oublierais jamais. » (Is 49,15)
« Qui te touche m’atteint à la prunelle de l’œil » (Za 2, 12)
Qu’a fait donc Dieu ? Il pleure, mais Il agit pour nous sauver du mal ! « Dieu est Amour en acte » (Saint Thomas d’Aquin), Il ne nous abandonne pas, jamais ! Il souffre du mal des hommes, mais Il nous offre un chemin de retour vers le bonheur sans fin, vers une vie sans souffrance ! Il se fait…un d’entre nous ! Dieu se fait homme ! Pour que l’homme…vive de la vie de Dieu ! Dieu assume toute notre existence pour nous rendre capable de vivre et d’aimer comme Lui ! Et le père qui dit au Fils e au Saint Esprit : « Pour que ne soit pas gâchée à jamais notre œuvre, l’un de nous se fera l’un d’entre eux ! L’un des Trois sera leur Roi ! » Dieu se fait homme, Dieu devient Jésus, « Dieu qui sauve ». Et Jésus « essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé » (Ap 21,4) Et Dieu ne pleurera plus, puisque l’homme ne pleurera plus !
A nous de nous confier à ce Dieu plein d’amour qui veut nous guérir et nous sauver. Nous pourrions finir en faisant cette prière de Saint Grégoire de Narek :
« Verrai-je jamais la face de mon âme si triste retrouver le sourire ? Vase brisé en mille morceaux, me verrai-je réparé ? Mon jour d’angoisse débouchera-t-il sur le beau lever de ton gracieux pardon ? Aurai-je part au festin sous la tente de lumière ? Pour moi, grandi dans les ténèbres et l’obscurité, y aura-t-il une aurore ? Souffrant du gel perpétuel, me verrai-je approcher de la saison printanière ? Mais si la lumière de ta miséricorde se montre, si le rayonnement de ta gloire s’irradie, si les soins de ta main se manifestent, si l’éclat de ton soleil vivifiant se propage, si la fontaine de ton côté, ô Créateur, coule, si le jaillissement de ton amour s’épanche, si l’arbre de tes dons fleurit, je me confierai en ton Saint-Esprit, de Lui je recevrai la vie et la béatitude… »
Daniel Ramos
Communauté catholique Shalom