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Famille, source de sainteté

Quand le Catéchisme parle de la famille, il commence par dire que :  » Jésus, lorsqu’il est venu au monde, n’a pas forcément eu besoin de vivre en famille, mais Il a voulu ainsi nous laisser son exemple et son enseignement sur la noblesse et la sainteté de la famille ».

comshalom
Aline Guimarães e Antonio Jairo, mariés, consacrés de la Communauté de l’Alliance Shalom, Mission Juazeiro/BA, 5 enfants, pasteurs du groupe de prière pour les couples (Sagrada Família).

La famille, expression de l’amour de Dieu

Dieu nous a créés pour vivre en famille, comme Lui-même est une Famille, Trois Personnes distinctes dans une même nature. Quand le Catéchisme parle de la famille, il commence par dire que : « Jésus, lorsqu’il est venu au monde, n’a pas forcément eu besoin de vivre en famille mais Il a voulu ainsi nous laisser son exemple et son enseignement sur la noblesse et la sainteté de la famille ». Il voulait avoir une mère et un père (adoptif), et il leur était obéissant et soumis (cf. Lc 2,51) ».

Jésus n’avait pas besoin d’avoir un père terrestre, car Son Père est Dieu Lui-même. Mais Il voulait avoir un père adoptif légal, comme disent les Juifs. Lorsque Joseph voulu répudier Marie en silence, pour ne pas la diffamer, Dieu envoya l’Ange lui dire : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie pour femme, car ce qui a été conçu en elle vient du Saint-Esprit. Elle enfantera un fils que tu appelleras Jésus » (Mt 1, 20-21). C’est comme si Dieu disait à Joseph : j’ai besoin de toi, je veux que tu sois le père assidu de la Sainte Famille. Les parents engendrent les enfants, mais ici c’est le Fils qui choisit son père.

La Famille de Nazareth nous donne une leçon de vie de famille. Comme le disait Paul VI le 5 janvier 1964 :

« Que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, sa beauté austère et simple, son caractère sacré et inviolable… Une leçon de travail… ».

 

Une école de sanctification

La famille est une école de vertu et de sainteté pour tous. Vivant dans la famille de Nazareth, Jésus nous a enseigné l’importance de la soumission et de l’obéissance des enfants à leurs parents. Lui, même étant Dieu, est devenu obéissant à ceux qu’il a créé et choisi pour parents. Notre Seigneur a accompli en tout le quatrième commandement qui commande d' »honorer ses parents ». Plus que quiconque, il a obéi à la Parole de Dieu qui dit :

« Celui qui honore sa mère est comme celui qui accumule un trésor. Quiconque craint le Seigneur honore son père et sa mère » (Si 3).

Parce que la famille est désormais tellement offensée par les fléaux de l’immoralité, la société paie un prix social élevé : parents séparés, enfants abandonnés, jeunes délinquants, hommes et femmes frustrés, tant de violence, tant de crimes, tant de morts…

On pourrait alors dire que les enfants et les jeunes qui vivent dans la rue, se perdant dans la drogue, le crime, la violence, l’homosexualité et l’alcool, etc., ne cherchent dans leur vie qu’un peu de chaleur, d’affection qu’ils auraient dû recevoir dans leurs familles, mais ils ne l’ont pas reçu.

Le Catéchisme nous rappelle que la famille est la société naturelle où l’homme et la femme sont appelés à se donner dans l’amour et dans le don de la vie. « La famille est la communauté dans laquelle, dès l’enfance, les valeurs morales peuvent être assimilées, dans laquelle on peut commencer à honorer Dieu et à utiliser correctement la liberté. La vie de famille est une initiation à la vie en société » (CIC, 2207).

« C’est au sein de la famille que les parents sont pour leurs enfants, par la parole et par l’exemple, les premiers maîtres de la foi », enseigne l’Église (LG, 11). « C’est dans la famille que le sacerdoce baptismal du père, de la mère, des enfants, de tous les membres de la famille s’exerce de manière privilégiée, dans l’accueil des sacrements, dans la prière et l’action de grâce, dans le témoignage d’une vie sainte, dans l’altruisme et la charité active. Le foyer est donc la première école de vie chrétienne et d’enrichissement humain. C’est l’espace où l’on apprend la fatigue et la joie du travail, l’amour fraternel, le pardon généreux et même répété, et surtout le culte divin par la prière et l’offrande de sa vie » (Cat. 1657

Par ces mots, l’Église nous montre que le foyer est l’école des vertus humaines ; donc lieu de sanctification.

 

Un héritage des parents

Pour les parents, la vie conjugale est une occasion très riche de sanctification, car, à tout moment, ils ont besoin de lutter contre leur propre égoïsme, orgueil, désir de domination, etc., pour devenir, avec l’autre, ce qui est le sens du mariage : « une seule chair », une seule vie, sans division, sans mensonge, sans feinte ni tromperie, crise de colère, amertume, mauvaise humeur, plaintes, pleurnicheries, etc.

La lutte quotidienne et constante pour être « un exemple pour les enfants », pour maintenir la fidélité à l’autre, pour « se vaincre soi-même », afin de construire un foyer mûr et saint, nous fait marcher vers notre propre sanctification. L’amour du couple est le signe et le symbole de l’amour de Dieu pour l’humanité et de l’amour du Christ pour l’Église (cf. Ep 5,21s). En partant à la conquête de « cet amour », le couple se sanctifie.

La recherche d’une unité profonde comme le « café au lait », le défi de « construire l’autre », la solution commune de tous les problèmes, le dialogue fréquent et amoureux, le respect mutuel, bref, la recherche de la maturité indispensable à la vie ensemble, tout cela sanctifie le couple. De plus, la connaissance profonde du « mystère de l’autre », le processus pour l’accepter et le comprendre, pour l’aider à grandir, la patience, le pardon donné, les renoncements de chaque jour, l’attention à l’autre pour surmonter la froideur et la monotonie, prendre soin du foyer, des vêtements, de la nourriture, des études des enfants, etc., tout cela contribue à la sanctification mutuelle des parents. Dieu l’a voulu ainsi, et il a fait du mariage une grande école de sainteté. Le couple qui veut atteindre la perfection matrimoniale, comme c’est le dessein de Dieu, atteindra naturellement la sainteté. La maison est au couple et à leurs enfants ce que le monastère est au moine.

La lutte que nous menons avec nous-mêmes pour accepter et supporter les fautes de l’autre, chaque jour, avec patience et compréhension, fait de nous des saints. Les croix du foyer, le chômage, les maladies, les doutes, les vices du conjoint, les difficultés avec les proches, le souci des problèmes des enfants, etc., tout cela, dans le mariage devient comme un « feu » qui brûle les mauvaises herbes de nos âmes et nous conduit à la perfection chrétienne.

Il faut savoir profiter de toutes les difficultés du foyer pour en faire un tremplin pour grandir dans la foi et l’amour de Dieu, car « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8,28 ).

D’autre part, la tâche énorme que Dieu confie aux parents, dans la génération et l’éducation de leurs enfants, l’exercice de cette mission sacrée, coopère à leur propre sanctification. Le Catéchisme dit aussi :

« Le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants est si important qu’il est presque impossible de les remplacer. » Car « le droit et le devoir d’éducation sont primordiaux et inaliénables pour les parents » (n. 2221 ; FC 36).

Pour remplir de manière responsable cette mission sacrée, les parents doivent créer un foyer paisible pour leurs enfants, où la tendresse, le pardon, le respect, la fidélité et le service désintéressé sont cultivés. Là, l’abnégation, le jugement juste, la maîtrise de soi doivent être cultivée, pour qu’il y ait une vraie liberté.

Le livre de l’Ecclésiastique dit : « Celui qui aime son fils le punit souvent ; celui qui éduque son enfant aura des motifs de satisfaction » (Sir 30, 1-2). L’expression « le punit fréquemment » doit être comprise comme « le corrige fréquemment ». Mais saint Paul rappelle que les parents ne peuvent humilier et blesser leurs enfants en les corrigeant : « Et vous, pères, ne donnez pas à vos enfants un motif de révolte contre vous, mais élevez-les dans la discipline et la correction du Seigneur » (Ep. 6.4).

Il est clair que cet équilibre et ce dévouement qui sont exigés des parents pour bien éduquer leurs enfants sont aussi un motif de croissance pour les parents eux-mêmes. Il convient de rappeler aux parents que savoir reconnaître leurs propres défauts devant leurs enfants n’est pas de l’humiliation, mais de la cohérence, et cela permet de les guider et de les corriger plus facilement, comme l’enseigne le Catéchisme au paragraphe 2223.

 

Aux enfants

« Les enfants, dit le Catéchisme, à leur tour, contribuent à la croissance en sainteté de leurs parents. Chacun se donnera généreusement et inlassablement dans le pardon mutuel qu’exigent les offenses, les querelles, les injustices et  les abandons. L’affection mutuelle le suggère. La charité du Christ l’exige » (§ 2227 ; Mt 18,21-22).

Pour les enfants, le devoir d’honorer leurs parents instaure un véritable programme de sanctification. Souvenez-vous de la Parole de Dieu aux enfants : « Honore ton père de tout ton cœur et n’oublie pas les douleurs de ta mère. Rappelle-toi que tu as été engendré par eux. Que leur donnerez-vous pour ce qu’ils vous ont donné ? (Eccl (Qo) 7.27-28).

Un fils sage écoute la discipline de son père et un moqueur n’écoute pas une réprimande » (Pr 13,1). « Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable au Seigneur » (Col 3,20 ; Ep 6,1).

« Celui qui respecte son père obtient le pardon des péchés, celui qui honore sa mère est comme celui qui amasse un trésor. Celui qui respecte le père trouvera de la joie dans ses enfants et le jour de sa prière, il sera exaucé » (Si 3, 2-6). « Honore ton père par tes actes, tes paroles, ta patience, afin qu’il te donne sa bénédiction, et qu’elle reste en toi jusqu’au dernier jour de ta vie. »

La bénédiction d’un père renforce la maison  de ses enfants ; la malédiction d’une mère la jette à terre » (9-11).

Ces citations sont comme un guide divin pour orienter le chemin à prendre au sein de la famille. Après tout, un enfant béni de ses parents est un enfant béni de Dieu lui-même, puisque « la paternité humaine à sa source dans la paternité divine » (CIC nº 2214). Nous voyons ainsi que Dieu a établi la famille comme le moyen privilégié de notre salut et de notre sanctification, tant pour les parents que pour les enfants.

 

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